CHAPITRE XIX

Showolter grimaça en voyant le camouflage ooglith pris sur Wayland envelopper Elan de la tête aux pieds. La créature enfonça des crochets et des tentacules dans les pores, les rides et les replis de peau. Nue, Elan lui tournait le dos, mais le major voyait que le processus était douloureux.

Délicieusement douloureux, suivant les termes d’Elan.

Consciente de la curiosité de Showolter, elle lui avait demandé de regarder, mêlant une certaine indifférence à un rien de séduction. Après un moment, lassé par ses gémissements, il se détourna vers l’unique fenêtre du refuge qui donnait sur un bosquet. La forte teneur en métal de ses arbres faisait de Myrkr un défi constant pour les transcodeurs et autres dispositifs de communication.

— C’est terminé, annonça Elan.

Showolter pivota. Par-dessus sa « deuxième peau » yuuzhan vong, elle avait passé la robe qu’il lui avait apportée. Elle ressemblait encore plus à une humaine.

Elan se massa les joues, le front et le menton, comme pour effacer des rides.

— Vous voyez, Showolter ? Pas trace de mes tatouages. Rien qui indique qui je suis réellement.

— Votre truc, c’est taille unique ? lâcha Showolter.

— Pourquoi cette question ? Vous voulez essayer ?

— Non ! Mais je me demandais s’il existait des versions mâle et femelle.

— A quoi cela servirait-il ?

Showolter se gratta le crâne.

— Tous les Yuuzhan Vong ne peuvent pas avoir la même morphologie que la vôtre.

Elan et Vergere, accroupie près d’elle, échangèrent un sourire sibyllin. Le déguisement de Vergere ? Un vêtement large qui dissimulait son torse emplumé et ses jambes aux articulations inversées. Il n’y avait guère de moyens de cacher son visage exotique, mais avec l’afflux de réfugiés de la Bordure Extérieure, les responsables de l’immigration et des douanes s’étaient habitués à voir tous les jours de nouvelles espèces.

— Y a-t-il un problème avec ma morphologie ? demanda Elan.

— Au contraire ! fit Showolter avec un rire gêné.

— Vous avez des objections contre mes tatouages ?

— La cerise sur le gâteau, affirma-t-il, tachant de garder le ton de la plaisanterie.

Elle le dévisagea.

— Malgré votre refus d’endosser le camouflage ooglith, vous auriez fait un Yuuzhan Vong passable.

— J’en doute. Même si je me décidais un jour pour le tatouage…

— Si vous croyez que c’est moins douloureux pour nous, vous vous trompez.

Il haussa les épaules.

— Il faut parfois savoir consentir des sacrifices.

— En effet, Showolter… Mais je crains que mon souffle vous incommode. Il est un peu contaminé…

— … Par la nourriture, coupa Vergere. Nous ne sommes pas habituées aux aliments traités.

— Désolé, mais je n’y peux rien. (Showolter regarda de nouveau le camouflage ooglith, sidéré par sa capacité à dissimuler l’apparence réelle d’Elan.) Un nerf habillé en taopari…

— Pardon ?

— Un jeu de mots sur un dicton. Un taopari habillé en nerf est un prédateur déguisé en herbivore pour s’infiltrer dans la horde.

— C’est ainsi que vous pensez à moi ? Un herbivore déguisé en prédateur ?

— Je pensais à l’assassin que votre peuple a envoyé.

— Bien sûr…

Showolter lui tendit des vêtements civils ordinaires, une robe, des chaussures et une jaquette.

— Voilà votre nouvel « uniforme ».

Elle examina les articles un par un.

— Qui suis-je supposée être, Showolter ?

— Mon épouse. Nous sommes des réfugiés de Sernpidal, avec notre servante.

— Moi, dit Vergere. Comme d’habitude.

Elan toisa Showolter.

— Je n’ai aucune idée des devoirs d’une épouse.

— Avant notre départ, je vous expliquerai comment donner le change.

— Nous partirons seulement tous les trois ?

— Des renforts nous attendront sur le vaisseau.

— Allons-nous sur un monde plus peuplé ?

Il fit oui de la tête.

— Vous me montrerez le paysage ?

— Ça ne sera pas facile, mais j’essaierai.

— Comme c’est gentil !

Showolter la laissa s’habiller, se retirant dans la pièce voisine pour vérifier les appâts. Les deux femmes, des agents des Renseignements, étaient déjà habillées comme Elan. Maquillées pour imiter ses tatouages, elles donneraient aisément le change si on n’y regardait pas de trop près.

Concernant les agents mrlssi et bimm choisis pour incarner Vergere, Showolter était moins sûr de son fait.

— Nous aurions peut-être dû utiliser des Drall, fit-il, pensif.

— Et moi, Showolter ? Je ferai l’affaire pour remplacer la transfuge ? (Battant des cils, l’agent prit une pose théâtrale.) « Vous me montrerez le paysage ? » dit-elle, imitant Elan.

Tout le monde éclata de rire, excepté Showolter. Il distribua les armes, et les instructions de dernière minute.

— Montrez-vous à Hyllyard City, recommanda-t-il à la première équipe. Mais n’en rajoutez pas. S’il y a des agents yuuzhan vong dans le coin, ils ne seront pas faciles à duper. (Il leur remit des coupons de transport.) Vous partirez de Myrkr pour Gyndine, et de là vous irez sur Thyferra.

Il donna un autre jeu de coupons au membre masculin de l’autre équipe.

— De Myrkr à Bimmisaari et à Kessel. Il glissa un blaster dans son holster.

— Que tout le monde reste en contact avec les quartiers généraux. Quand nos informateurs auront atteint Coruscant, laissez tomber la mascarade et faites votre rapport.

— Que se passera-t-il à votre avis, major ? demanda le leader de l’équipe un.

— Après leur échec d’Ord Mantell, les Yuuzhan Vong décideront peut-être d’éviter ce secteur. De plus, qui s’intéresserait à des réfugiés voyageant à bord d’un vaisseau décrépit ?

 

Quand l’embarcation pleine à craquer fut en position d’amarrage près du vaisseau de ligne autrefois luxueux, Yan comprit soudain ce que C3PO avait essayé de lui dire, sur Ord Mantell.

De tous les navires disponibles, il fallait que je tombe sur le Reine de l’Empire !

Le vaisseau avait jadis appartenu à la compagnie de navigation Haj, une entreprise dont la loyauté à l’Empire et à l’Alliance avait fluctué en fonction de l’offre… Le Reine de l’Empire était alors un navire de luxe reliant Corellia à Gyndine, et parfois à la Bordure, jusqu’à Nar Hekka, dans l’espace hutt.

Plus grand qu’un destroyer impérial, il aurait pu héberger des dizaines de milliers de gens. Mais le nombre de passagers était limité à cinq mille afin d’offrir un confort exceptionnel, un service haut de gamme et plus de divertissements qu’en toute une vie d’oisiveté… Il y avait des piscines, des stations thermales, des restaurants et des centres commerciaux pour chaque espèce. Sans parler des zones climatiques spécifiques, des espaces de remise en forme, des cabines de tonte pour espèces à poils longs, des salons de jizz, des pistes de danse à gravité zéro et des casinos. La plus chic des boîtes de nuit ? Le Vents Solaires, où des Rughjas à quinze membres jouaient les meilleurs morceaux de swing-bob, et où les passagers dansaient la margengai jusqu’au petit matin.

Au temps de sa splendeur, le Reine de l’Empire était le rival du Quamar, plus ancien, et du vaisseau de ligne calamarien, le Princesse Kuari. Il avait servi de modèle à des monstres comme le Bijou de Churba. Mais souvent abordé par les pirates, heurté par les météores et même échoué dans l’hyperespace pendant cinq jours, le vaisseau avait connu des temps difficiles.

Si Yan n’était jamais monté à bord, Lando lui en avait parlé. Calrissian avait fait la connaissance de l’amour de jeunesse de Yan, Bria Tharen, à bord du Reine. Bria était devenue une figure de proue de la résistance corellienne…

Yan était encore plongé dans ses souvenirs quand il embarqua. Il lui fallut un moment pour mesurer à quel point le vaisseau de ligne s’était détérioré.

Quelques passagers, dont lui, avaient leur billet. Mais la plupart étaient des réfugiés échoués sur Ord Mantell et la Roue du Jubilé, en route pour différents mondes des Colonies et du Noyau – grâce aux efforts de Leia.

Les pistes de danse et les salons du Reine étaient réaménagés en campements provisoires. Les représentants de centaines d’espèces se blottissaient sous des tentes ou dans des abris sommaires, veillant jalousement sur leurs enfants, leurs animaux domestiques et le peu de nourriture et d’objets personnels qu’il leur restait. Des soldats patrouillaient, réglant les conflits sur l’espace alloué et interrompant les rixes. Des droïds, des marchands et des colporteurs, flanqués pour la plupart de leurs propres gardes du corps, circulaient en demandant des prix exorbitants pour des repas instantanés, des patchs de bacta, des médicaments douteux et des billets pour les divers « bains publics » installés à la hâte dans les couloirs.

Yan se fraya un chemin à coups de coude et suivit les panneaux indicateurs jusqu’à la cabine minuscule à l’odeur rance à laquelle son billet lui donnait droit. Assis sur l’étroite couchette, il réfléchit à sa situation. L’exiguïté ne le gênait pas : Bilbringi était à deux sauts hyperspatiaux. Le Reine y arriverait dans trois jours. Alors, Yan se servirait de ses contacts pour chercher Reck ou d’autres membres de la Brigade de la Paix. Il découvrirait peut-être ce qui était arrivé aux victimes des Yuuzhan Vong, sur la Roue du Jubilé.

Il somnola et se réveilla affamé.

En principe, seuls les passagers payants avaient accès à la cafétéria, située sur un pont supérieur, ainsi qu’à l’unique restaurant qui n’avait pas été transformé en espace d’accueil. Mais les contrôles avaient rapidement été dépassés par la situation. Comme le constata Yan, la cafétéria avait été réquisitionnée par des passagers mourant de faim… Les malheureux utilisaient leurs doigts, leurs pinces ou leurs tentacules.

Yan se demanda si la saleté qui couvrait ses mains était toxique… Il se souvint de la trousse de survie d’Anakin : toujours attachée à sa ceinture, elle contenait une fourchette à trois dents.

Yan approcha des plateaux chauffants. Il restait un steak de nerf, trop cuit… Mais ce n’était pas le moment de faire la fine bouche. Il planta sa fourchette dedans. Au même instant, une main griffue se posa sur le steak.

Yan pivota. En face de lui, il découvrit le Ryn, toujours vêtu de son costume bigarré.

— Je vous avais dit qu’on se reverrait !

— J’aurais préféré que ce soit dans quelques années ! grogna Yan.

— Impossible de lutter contre le destin, mon ami !

— On peut toujours essayer… Que faites-vous ici ?

— La même chose que vous : je voyage ! Et le steak ?

— On le partage. A condition que vous mangiez la moitié où vous avez planté vos griffes.

Le Ryn éclata de rire.

— Et les gens prétendent que l’honnêteté n’existe plus !

Yan posa le steak sur une assiette grasse. Ils s’installèrent face à des Sullustéens et à des Bimms.

— Droma, se présenta le Ryn, la main tendue.

— Roaky Laamu, répondit Yan, lui serrant la main.

— Vous avez meilleure mine.

— Les miracles du bacta. J’aimerais…

— … que la même chose soit vraie pour vous, termina Droma.

— Ecoutez, mon gars, j’ignore comment vous vous débrouillez, mais à l’avenir je vous serais reconnaissant de garder mes pensées pour vous !

— Ce sera dur.

— C’est votre problème. Comment vous y prenez-vous, d’ailleurs ?

— Vous ignorez que les Ryn sont des télépathes et des diseurs de bonne aventure ?

— Ouais. Et moi, je suis un Chevalier Jedi !

— On ne risque pas de vous croire !

Yan coupa le steak en deux avec son couteau. Puis il en fourra un bout dans sa bouche et essaya de mâcher…

Droma regarda Yan avec intérêt.

— A quoi vous attendiez-vous ?

— A un truc comestible, marmonna Yan.

— C’est mauvais à ce point ?

Droma lui emprunta le couteau et se tailla une bouchée de steak.

Yan poussa une soucoupe vide devant lui.

— Tenez, mettez vos dents là-dedans !

S’avouant battu, Droma recracha la bouchée récalcitrante dans sa main et la jeta sous la table.

— Et si on essayait le restaurant ? Je vous invite ! lança Yan.

Droma sourit.

— Excellente idée !

Ils se rendirent dans une salle bondée qui avait gardé un peu de sa splendeur passée.

Un maître d’hôtel klaatooinien les empêcha de s’asseoir.

— Désolé, monsieur, dit-il à Yan, mais nous ne servons pas les Ryn.

Solo jeta un coup d’œil incrédule à l’humanoïde.

— Vous vous croyez sur l'Arc-en-Ciel de Tinta ? C’est un vaisseau de réfugiés !

Le maître d’hôtel renifla.

— Nous avons quand même des normes de qualité.

Yan s’apprêtait à lui flanquer un coup de poing quand Droma le retint.

— Une rixe ne changerait rien, dit-il.

— A part mon humeur…

— Mais nous aurions toujours faim.

Yan baissa le bras, saisit un menu sur une table et le fourra entre les mains du maître d’hôtel, désignant la spécialité du chef.

— Deux, à emporter !

Le Klaatooinien toisa dédaigneusement Yan et partit. Il revint peu après avec les plats.

Yan et Droma s’installèrent dans la baie d’observation où ils mangèrent en silence. Le Reine quitta l’espace d’Ord Mantell, accélérant en vue du saut hyperspatial. La lumière des étoiles éclairait le cercle extérieur endommagé de la Roue du Jubilé. Yan se força à chasser le souvenir de Roa et de Fasgo.

Repu, il croisa les mains sur la nuque.

— Quelle est la planète d’origine des Ryn ?

— Un monde du Noyau. Nous ignorons lequel.

— En avez-vous été chassés ?

— Il existe deux théories. Selon la première, nous descendrions d’une tribu de dix mille musiciens offerte à un monde voisin dépourvu d’artistes. D’après la seconde, nous serions les rejetons de guerriers envoyés combattre une menace dans la Bordure Intérieure. Notre langue compte de nombreux termes militaires.

— Comment tant d’entre vous sont-ils arrivés dans le Secteur Corporatif ?

— Par hasard. Ayant quitté le Noyau, les Ryn ont appris à cultiver la terre et à travailler le métal. Mais les gens se défiaient de nous. Nous avons des techniques de guérison glanées auprès de maintes espèces. Après avoir sauvé un personnage important de l’Autorité, nous avons pu faire souche loin du Secteur Corporatif grâce aux faux papiers d’identité qu’il nous avait fournis.

« Mais l’hostilité à notre égard ne cesse pas. Etant des nomades, nous n’avons aucune tradition écrite. De là à croire que nous étions des mages noirs, des mangeurs d’êtres pensants, il n’y avait qu’un pas… que beaucoup de gens ont franchi. Certaines planètes édictèrent des lois scélérates permettant de nous donner la chasse, de nous tuer ou de nous réduire en esclavage.

Yan se souvint des Ryn qui avaient quémandé un passage à bord du Poignard.

— Comment êtes-vous arrivé sur la Roue du Jubilé ?

— Je faisais partie d’une caravane cosmique ryn qui allait du Secteur Corporatif à l’Amas Inférieur de Plooriod quand les Yuuzhan Vong ont détruit Ithor.

— Vous êtes un pilote professionnel ?

— Et un bon, assura Droma. Je suis aussi éclaireur.

— Qu’est-il arrivé après Ithor ?

— Nos vaisseaux étant éparpillés, je recherche mes compagnons de clan. J’ai aussi perdu une sœur et plusieurs cousins.

— Dur…, lâcha Yan.

— Et vous, Roaky ? Vous avez l’habileté d’un pilote de chasse ou d’un contrebandier accompli. Qu’est-ce qui vous amène par ici ?

— Je suis plus mécanicien que pilote. J’ai pris des vacances, pour réfléchir.

— Vous essayez aussi de retourner près de votre famille.

— En un sens, oui.

Du restaurant leur parvinrent les échos de Smoky Dreams, une mélodie que reprenait souvent Bria Tharen.

— Cette chanson vous rappelle quelque chose, dit Droma.

Yan sourit.

— Le bon vieux temps.

— Vieux de combien ?

— Assez pour être bon, éluda Yan.

La colère d'un Héros
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